Interview d'Antoine
Débarqué à l'été 2007 au Mans, Antoine Diot, l'un des grands espoirs
du basket français, n'a pas manqué ses premiers pas en Pro A. Le
talentueux meneur, qui a récemment fêté ses 19 ans, a également été
jeté dans le grand bain de l'Euroligue, pour un apprentissage accéléré
du haut-niveau. Et si l'ancien pensionnaire du Centre Fédéral se montre
ambitieux, il rêve d'emprunter le chemin de jeunes aînés comme Nando De
Colo. Avant le choc de la 23e journée face à l'Asvel, le meneur manceau s'attend à "un très gros match".
Antoine Diot incarne la relève du basket tricolore (Le Maine Libre).
Comment s'est déroulée votre adaptation pour votre première saison en Pro A ?
J'ai eu beaucoup de chance parce que je me suis très bien adapté au
Mans, le coach me fait confiance et mes coéquipiers sont là pour
m'aider. Yannick (Bokolo) a vécu la même chose à sa sortie de l'INSEP,
donc il m'apporte beaucoup, tout comme Nicolas (Batum) que j'ai connu à
travers les différentes équipes de France de jeunes. Cette adaptation
très facile m'a permis de laisser mon jeu s'exprimer et pour l'instant,
je ne m'en sors pas trop mal. C'est tant mieux pour moi, mais je dois
continuer à travailler car j'ai toujours des lacunes, ce qui est normal
car je suis encore jeune !
Vous avez également découvert l'Euroligue cette saison, qu'en avez-vous retiré ?
C'est vraiment une compétition extraordinaire, très différente et
clairement un ton au-dessus par rapport à la Pro A. C'était une très
bonne expérience car j'ai eu la chance de jouer contre des meneurs très
expérimentés. Je pense notamment à Hollis Price (NDLR: joueur de Lietuvos Rytas et ancien Manceau), qui est vraiment très fort. On apprend beaucoup de ces joueurs.
"On sait à quoi s'attendre"
Avez-vous ressenti après-coup les effets positifs d'une telle compétition ?
Obligatoirement car c'est une compétition où il faut se montrer plus
dur, plus physique, et on fait forcément plus attention au moindre
petit détail. Et le fait de travailler beaucoup pour atteindre cette
perfection apporte énormément pour le championnat.
Votre temps de jeu a également évolué par la suite...
C'est vrai qu'il a légèrement augmenté mais cela reste aléatoire et
dépend de mon entrée de jeu. A chaque fois que je rentre sur le
terrain, j'essaie de donner le maximum, d'apporter mon dynamisme.
Après, ça passe ou ça ne passe pas mais je ne me mets pas de pression
par rapport à mon temps de jeu, et si je ne joue pas, j'encourage les
autres car le plus important reste la victoire.
Vendredi, vous vous déplacez à Villeurbanne, votre dauphin au classement. Comment abordez-vous cette rencontre ?
Sans trop de pression, mais avec passion. Ce sont plutôt eux qui auront
la pression car ils reçoivent. On les a souvent vus jouer, notamment le
vendredi, et puis on les a observés à la vidéo. On connaît les joueurs,
on connaît l'équipe, donc on sait à quoi s'attendre. A nous de faire un
grand match pour rester avec eux le plus longtemps possible et puis,
sur la fin, pourquoi ne pas les faire douter puis craquer ? En tout
cas, cela promet d'être un très gros match qu'il faudra jouer avec
beaucoup de sérieux et de concentration.
"La NBA reste un rêve"
Les coaches de Pro A n'hésitent plus à faire confiance à de jeunes
français, on a notamment assisté cette année à l'éclosion de joueurs
comme Nicolas Batum ou Nando De Colo. Que vous inspire ce phénomène et
vous imaginez-vous dans cette future équipe de France ?
C'est vrai que Le Mans a une très bonne politique de jeunes, Cholet est
également pas mal dans cette optique-là et c'est très bien pour le
basket français. Certains ont d'ailleurs du talent et peuvent prendre
du temps de jeu, ce qui est important au point de vue de la progression
du joueur. Personnellement, mon objectif est de suivre leurs pas, et
quand on voit notamment la saison que fait Nando, c'est impressionnant
! Maintenant, à moi de travailler pour arriver à ce niveau, et puis
pourquoi ne pas se retrouver en équipe de France plus tard...
Vous avez accumulé les récompenses dans les sélections de jeunes, comme un certain Tony Parker, également ancien pensionnaire de l'Insep. Pensez-vous à la NBA ?
La NBA reste un rêve, c'est la plus grande compétition, mais je ne
tiens pas à y aller à tout prix. J'apprécie aussi beaucoup le jeu à
l'européenne et si je fais une carrière en Europe, cela me conviendra
très bien. Et puis l'Euroligue se rapproche de plus en plus de la NBA...
Qu'avez-vous pensé de la non-qualification de l'équipe de France pour les Jeux Olympiques de Pékin ?
Ils avaient incontestablement une très bonne équipe et c'est dommage de
ne pas s'être qualifié car je pense vraiment qu'ils auraient pu faire
un truc aux JO. En ce qui me concerne, les Jeux constituent l'objectif
suprême et cela serait vraiment extraordinaire d'y participer !