Interview Antoine Diot dans la Voix de l'Ain
Une très
longue interview d'Antoine Diot par Vincent Janiaud.
LES PREMIERS PAS A LA JL
-Quand avez-vous commencé à jouer au basket?
-J'ai commencé en baby-basket à cinq ans jusqu'en minimes deuxième année.
J'ai tout fait: deux ans de baby, deux ans de mini-poussins, un an de poussin,
après, j'ai été surclassé. Trois ans de benjamins et mes années minimes.
-Avec un père prof d'éducation physique, ça ne vous a pas aidé?
-Un petit peu. En plus, il était coach à
-Sans la volonté de découvrir d'autres sports?
-J'ai fait pas mal d'autres sports: du judo, du tennis mais le basket a
toujours été ma priorité. Pour moi, c'était clair et je ne me suis pas posé de
questions.
-Mais influencé par votre père?
-Certainement, mais c'était un choix personnel parce que j'adorais ça.
J'étais vraiment content d'aller jouer au basket
-Vous aviez certaines dipositions comme la taille?
-Je n'étais pas spécialement grand. J'étais assez delié donc ça aide au
départ. Je ne pensais pas arriver là ou j'en suis aujourd'hui.
-Vous vouliez aller le plus loin possible?
-Exactement, je voulais aller aussi loin que possible. C'est vrai que j'y
suis pas mal arrivé. Tant mieux pour moi.
-Après vos années minimes, vous partez à Lyon?
-Non, Lyon, c'était pendant ma deuxième année en minimes. J'étais scolarisé
à Lyon et le week-end, je revenais jouer à
DEPART POUR L'INSEP
-Comment s'est déroulé votre recrutement?
-Par les équipes régionales. On fait beaucoup de tournois et après, il y a
les Trente de France pendant l'été. Les sélectionneurs ont toujours un oeil sur
nous, ils sont en relation avec les entraineurs régionaux.
-Vous avez côtoyé qui pendant cette période, Nicolas Batum?
-Non, Nicolas n'y était pas. Il y avait Edwin Jackson qui est mon grand
pote que j'ai connu très tôt. On a passé trois années ensemble. J'ai eu aussi
Abdou M'Baye qui joue à Dijon. Trois belles années, tout le temps avec les
copains. C'est vraiment un bonheur que je n'oublierais pour rien au monde. Et
puis; c'est en deuxième année que je me suis révélé. On a fait le record de
victoires de l'INSEP et j'ai réalisé une très bonne saison.
-Comment arriviez vous à avoir de la motivation dans un championnat où
l'INSEP ne peut pas descendre?
-La motivation, on l'a toujours. A l'INSEP, on est jeune et on a toujours
envie de gagner. On était vraiment une équipe de compétiteurs. Et comme tout le
monde diot, "vous êtes jeune, vous n'arriverez jamais à gagner", ça
nous pousse encore à plus nous surpasser". Ca a vraiment été un bon
apprentissage.
-Comment situez-vous l'INSEP par rapport aux espoirs?
-A mon avis, l'INSEP est plus fort. Toute l'année, tu joues contre des
adultes, c'est quelque chose qui donne beaucoup d'avantage. Le jeu espoir est
plus basé sur la vitesse.
LES ANNEES BLEUES
-Pendant l'INSEP, vous avez été en bleu...
-Oui, le titre le plus significatif pour moi, c'est 2006. On finit Champion
d'Europe avec la génération qui avait gagné en cadets et en juniors. On a
vraiment fait un gros truc. 2007, ça s'est vraiment bien passé, quelque chose
d'extraordinaire. On finit troisième du tournoi avec une petite amertume, parce
qu'on ne passe vraiment pas loin en demi contre les Américains. Ensuite, j'ai
enchainé avec le Championnat d'Europe juniors qui s'est moins bien passé. On
perd d'un point face à
L'INTEGRATION AU MANS
-Comment s'est passé votre arrivée?
-Très bien, je connais déjà Nicolas Batum et Yannick Bokolo, qui a vécu la
même chose que moi puisqu'il est sorti de l'INSEP pour arriver en pro tout de
suite. Je me suis tout de suite senti à l'aise.
-Comment s'est passé l'amalgame entre les jeunes et les anciens?
-Super bien. Même les très vieux (il rit) se prennent au jeu. C'est une
ambiance bon enfant. Tout le monde s'entend super bien dans les vestiaires.
-Est-ce que vous avez eu un bizutage avec vos coéquipiers?
-Non, non. J'ai été un peu le rookie. C'est vrai que j'allais chercher les
bouteilles d'eau de temps en temps mais ça n'a pas été plus loin. Ils m'ont dit
qu'il en y a qui ont vécu pire: porter les sacs pendant les déplacements. Je
pense qu'ils m'ont tout de suite intégré dans l'équipe.
-Vous n'avez pas été lâché dans la nature?
-Cette année, j'étais nourri, logé, blanchi. Pour une première année, j'ai
voulu me libérer la tête pour me concentrer uniquement sur le basket. Même si
je suis quelqu'un d'assez indépendant, ça fait un moment que je suis parti du
cocon familial.
-A votre poste de meneur, comment s’est passé la concurrence avec Yannick
Bokolo et Raviv Limonad ?
-Très bien, il y a
toujours eu une concurrence mais jamais de jalousie. Que ce soit sur le terrain
ou en dehors, j’essayais d’apporter mon enthousiasme, ma bonne humeur. Après,
si je suis sur le terrain, tant mieux. Si non , j’encourage le plus possible
-On termine premier
mais on n’a rempli aucun objectif. On devait gagner le championnat,
la Coupe de France ou d’être qualifié pour le top 16
de l’Euroleague. Aucun de ces objectifs n’a été atteint. Mais pour moi, l’année
reste très satisfaisante. Le coach m’a fait jouer, donné des responsabilités,
m’a fait confiance. Pour une première année, je ne pensais pas jouer autant.
-On m’a souvent posé
cette question, Vincent Collet est un professionnel. Il sait ce qu’il à faire,
nous aussi. Il nous a tout de suite pris en réunion après sa décision en nous
disant qu’il allait être derrière nous jusqu’à la fin de l’année. Même si on
avait joué l’ASVEL en finale, il n’y aurait eu aucune intention de sa part de
faire gagner l’ASVEL. C’est vraiment un très grand coach. Il essaie de rendre
le joueur meilleur par tout ce qu’il met en place. On peut le comparer à Fred
Sarre pour leur envie d’aller au parfait.
LA TAILLE SUPERIEURE
-Pas du tout.
L’Euroleague, c’est beaucoup plus physique. Il faut réagir beaucoup plus
rapidement. La moindre petit erreur se paie cash. Et puis,
-Moi, ça me motive
encore plus, je réagis plutôt bien au stress.
-C’était plutôt
inégal, il y a des matches où je n’ai pas joué, ou j’ai joué 5 minutes et il y
en a d’autres où j’ai beaucoup joué comme face au Lietuvos Rytas où j’ai passé 30
minutes sur le parquet. J’ai beaucoup appris de ce match là. En face, Hollis
Price, un ex-meneur du Mans, est quelqu’un d’extraordinaire, j’ai joué deux
fois contre lui. C’est quelqu’un de très gentil. Pendant le match, il me
parlait, il me donnait des conseils. J’ai beaucoup apprecié.
-Pas du tout. Sur le
terrain, les Américains sont très chambreurs, mais en dehors, ils essayent
d’apporter leur expérience aux jeunes. J’ai vu plusieurs Américains me parler,
me donner des conseils. Je pensais rentrer dans un monde avec les Français et
Européens d’un côté, et les Américains de l’autre, mais pas du tout. Je me suis
aperçu qu’il était vraiment très ouvert.
-Oui, et j’apprends
plus en Euroleague qu’en championnat parce que j’affronte des meneurs plus
expérimentés.
-On dispute
l’Euroleague, c’est bien. Je vais encore apprendre. Je suis très content d’être
au Mans. Je pense que je n’aurais pas pu mieux choisir. C’est très important
pour moi d’être bien dans mes baskets.