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L'actualité d'Antoine Diot, basketteur professionnel au Mans
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1 septembre 2008

Interview Antoine Diot dans la Voix de l'Ain

Une très longue interview d'Antoine Diot par Vincent Janiaud.

LES PREMIERS PAS A LA JL

-Quand avez-vous commencé à jouer au basket?
-J'ai commencé en baby-basket à cinq ans jusqu'en minimes deuxième année. J'ai tout fait: deux ans de baby, deux ans de mini-poussins, un an de poussin, après, j'ai été surclassé. Trois ans de benjamins et mes années minimes.

-Avec un père prof d'éducation physique, ça ne vous a pas aidé?
-Un petit peu. En plus, il était coach à
la JL de l'équipe séniors. C'est vrai qu'il était souvent à la salle. Obligatoirement, ça pousse à aller au basket. Je me suis tout de suite pris au jeu.

-Sans la volonté de découvrir d'autres sports?
-J'ai fait pas mal d'autres sports: du judo, du tennis mais le basket a toujours été ma priorité. Pour moi, c'était clair et je ne me suis pas posé de questions.

-Mais influencé par votre père?
-Certainement, mais c'était un choix personnel parce que j'adorais ça. J'étais vraiment content d'aller jouer au basket

-Vous aviez certaines dipositions comme la taille?
-Je n'étais pas spécialement grand. J'étais assez delié donc ça aide au départ. Je ne pensais pas arriver là ou j'en suis aujourd'hui.

-Vous vouliez aller le plus loin possible?
-Exactement, je voulais aller aussi loin que possible. C'est vrai que j'y suis pas mal arrivé. Tant mieux pour moi.

-Après vos années minimes, vous partez à Lyon?
-Non, Lyon, c'était pendant ma deuxième année en minimes. J'étais scolarisé à Lyon et le week-end, je revenais jouer à
la JL. Avec le pôle, tu appartiens toujours à ton club, mais tu t'entraines avec la sélection du Lyonnais. En fait, c'est un sport-études avec des horaires aménagés qui n'existaient pas encore à Bourg

DEPART POUR L'INSEP

-Comment s'est déroulé votre recrutement?
-Par les équipes régionales. On fait beaucoup de tournois et après, il y a les Trente de France pendant l'été. Les sélectionneurs ont toujours un oeil sur nous, ils sont en relation avec les entraineurs régionaux.

-Vous avez côtoyé qui pendant cette période, Nicolas Batum?
-Non, Nicolas n'y était pas. Il y avait Edwin Jackson qui est mon grand pote que j'ai connu très tôt. On a passé trois années ensemble. J'ai eu aussi Abdou M'Baye qui joue à Dijon. Trois belles années, tout le temps avec les copains. C'est vraiment un bonheur que je n'oublierais pour rien au monde. Et puis; c'est en deuxième année que je me suis révélé. On a fait le record de victoires de l'INSEP et j'ai réalisé une très bonne saison.

-Comment arriviez vous à avoir de la motivation dans un championnat où l'INSEP ne peut pas descendre?
-La motivation, on l'a toujours. A l'INSEP, on est jeune et on a toujours envie de gagner. On était vraiment une équipe de compétiteurs. Et comme tout le monde diot, "vous êtes jeune, vous n'arriverez jamais à gagner", ça nous pousse encore à plus nous surpasser". Ca a vraiment été un bon apprentissage.

-Comment situez-vous l'INSEP par rapport aux espoirs?
-A mon avis, l'INSEP est plus fort. Toute l'année, tu joues contre des adultes, c'est quelque chose qui donne beaucoup d'avantage. Le jeu espoir est plus basé sur la vitesse.

LES ANNEES BLEUES

-Pendant l'INSEP, vous avez été en bleu...
-Oui, le titre le plus significatif pour moi, c'est 2006. On finit Champion d'Europe avec la génération qui avait gagné en cadets et en juniors. On a vraiment fait un gros truc. 2007, ça s'est vraiment bien passé, quelque chose d'extraordinaire. On finit troisième du tournoi avec une petite amertume, parce qu'on ne passe vraiment pas loin en demi contre les Américains. Ensuite, j'ai enchainé avec le Championnat d'Europe juniors qui s'est moins bien passé. On perd d'un point face à
la Lettonie en poule, alors que si on gagnait, on était en demis. Mais j'aurais une revanche l'an prochain avec cette génération l'an prochain pour mon dernier été en bleu.

L'INTEGRATION AU MANS

-Comment s'est passé votre arrivée?
-Très bien, je connais déjà Nicolas Batum et Yannick Bokolo, qui a vécu la même chose que moi puisqu'il est sorti de l'INSEP pour arriver en pro tout de suite. Je me suis tout de suite senti à l'aise.

-Comment s'est passé l'amalgame entre les jeunes et les anciens?
-Super bien. Même les très vieux (il rit) se prennent au jeu. C'est une ambiance bon enfant. Tout le monde s'entend super bien dans les vestiaires.

-Est-ce que vous avez eu un bizutage avec vos coéquipiers?
-Non, non. J'ai été un peu le rookie. C'est vrai que j'allais chercher les bouteilles d'eau de temps en temps mais ça n'a pas été plus loin. Ils m'ont dit qu'il en y a qui ont vécu pire: porter les sacs pendant les déplacements. Je pense qu'ils m'ont tout de suite intégré dans  l'équipe.

-Vous n'avez pas été lâché dans la nature?
-Cette année, j'étais nourri, logé, blanchi. Pour une première année, j'ai voulu me libérer la tête pour me concentrer uniquement sur le basket. Même si je suis quelqu'un d'assez indépendant, ça fait un moment que je suis parti du cocon familial.

-A votre poste de meneur, comment s’est passé la concurrence avec Yannick Bokolo et Raviv Limonad ?
-Très bien, il y a toujours eu une concurrence mais jamais de jalousie. Que ce soit sur le terrain ou en dehors, j’essayais d’apporter mon enthousiasme, ma bonne humeur. Après, si je suis sur le terrain, tant mieux. Si non , j’encourage le plus possible

-La saison dernière s’est bien passé, vous terminez premier de la saison régulière…
-On termine premier mais on n’a rempli aucun objectif. On devait gagner le championnat,

la Coupe
de France ou d’être qualifié pour le top 16 de l’Euroleague. Aucun de ces objectifs n’a été atteint. Mais pour moi, l’année reste très satisfaisante. Le coach m’a fait jouer, donné des responsabilités, m’a fait confiance. Pour une première année, je ne pensais pas jouer autant.

-Le départ de Vincent Collet s’est-il fait sentir ?
-On m’a souvent posé cette question, Vincent Collet est un professionnel. Il sait ce qu’il à faire, nous aussi. Il nous a tout de suite pris en réunion après sa décision en nous disant qu’il allait être derrière nous jusqu’à la fin de l’année. Même si on avait joué l’ASVEL en finale, il n’y aurait eu aucune intention de sa part de faire gagner l’ASVEL. C’est vraiment un très grand coach. Il essaie de rendre le joueur meilleur par tout ce qu’il met en place. On peut le comparer à Fred Sarre pour leur envie d’aller au parfait.

 

LA TAILLE SUPERIEURE

-L’Euroleague et le championnat, ça se ressemble ?
-Pas du tout. L’Euroleague, c’est beaucoup plus physique. Il faut réagir beaucoup plus rapidement. La moindre petit erreur se paie cash. Et puis, la France au niveau du public, ce n’est pas extraordinaire, alors qu’à Tel-Aviv, au Maccabi, c’est un pays de basket, c’est le club mythique de l’Europe. Pareil en Grèce ou en Espagne. C’est pour cela qu’on joue au basket. Ca prend au cœur, c’est magnifique.

-Ca ne coupe pas un peu les jambes ?
-Moi, ça me motive encore plus, je réagis plutôt bien au stress.

-Comment s’est réparti votre temps de jeu en Euroleague ?
-C’était plutôt inégal, il y a des matches où je n’ai pas joué, ou j’ai joué 5 minutes et il y en a d’autres où j’ai beaucoup joué comme face au Lietuvos Rytas où j’ai passé 30 minutes sur le parquet. J’ai beaucoup appris de ce match là. En face, Hollis Price, un ex-meneur du Mans, est quelqu’un d’extraordinaire, j’ai joué deux fois contre lui. C’est quelqu’un de très gentil. Pendant le match, il me parlait, il me donnait des conseils. J’ai beaucoup apprecié.

-Ce n’est pas un chambreur ?
-Pas du tout. Sur le terrain, les Américains sont très chambreurs, mais en dehors, ils essayent d’apporter leur expérience aux jeunes. J’ai vu plusieurs Américains me parler, me donner des conseils. Je pensais rentrer dans un monde avec les Français et Européens d’un côté, et les Américains de l’autre, mais pas du tout. Je me suis aperçu qu’il était vraiment très ouvert.

-Donc, en Euroleague, même en cours de match, vous apprenez?
-Oui, et j’apprends plus en Euroleague qu’en championnat parce que j’affronte des meneurs plus expérimentés.

-Et l’an prochain ?
-On dispute l’Euroleague, c’est bien. Je vais encore apprendre. Je suis très content d’être au Mans. Je pense que je n’aurais pas pu mieux choisir. C’est très important pour moi d’être bien dans mes baskets.

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M
Merci
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